Explorons la structure ABDCE : Au-delà du modèle Début-Milieu-Fin

Écrire, dans le domaine de la littérature, relève d’un art. Pourtant, comme toute forme d’art, cela demande bien plus que du simple talent, de l’inspiration ou de la discipline. Si l’on compare l’écriture à la peinture, à la musique, au théâtre ou au chant, on constate que chaque discipline exige de l’artiste la maîtrise de techniques spécifiques.
Dans cet article, je vous présente de façon générale une structure narrative qui, bien qu’elle soit moins connue que le traditionnel Début-Milieu-Fin, est largement employée non seulement en littérature, mais aussi au cinéma et à la télévision : la structure ABDCE (pour Action, Background, Development, Climax, Ending). Chaque approche possède ses avantages et s’adresse à des besoins créatifs et stylistiques différents.
Début-Milieu-Fin : La structure classique
Ce modèle constitue une valeur sûre pour de nombreux écrivains et demeure la structure traditionnelle enseignée dès le plus jeune âge. On commence par présenter les personnages et le contexte (Début), on introduit ensuite un conflit qui met tout en mouvement (Milieu), pour enfin résoudre ce conflit dans le dénouement (Fin). La simplicité de ce schéma le rend idéal pour des récits linéaires et faciles à suivre.
Prenons l’exemple d’un roman policier : l’histoire pourrait débuter par la découverte d’un crime, se poursuivre avec l’enquête, et aboutir à la révélation du coupable. Cette progression logique aide à maintenir l’intérêt du lecteur et lui procure une satisfaction à la fin.
Un exemple emblématique de cette structure se retrouve dans Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde. L’histoire débute par la présentation du jeune Dorian Gray et de sa rencontre avec le peintre Basil Hallward, qui réalise un portrait saisissant de lui. Le conflit se précise lorsque, sous l’influence de Lord Henry, Dorian aspire à une jeunesse éternelle tandis que son portrait vieillit en son lieu. Au fil de ses excès et de ses actes immoraux, le tableau devient le reflet de sa déchéance intérieure et physique, jusqu’à ce que, dans un dernier geste désespéré, il tente de détruire le portrait, scellant ainsi son destin.
ABDCE : Une approche plus dynamique
À l’opposé, la structure ABDCE démarre en plein Action, saisissant immédiatement l’attention du lecteur. Vient ensuite le Background, qui fournit le contexte indispensable pour comprendre l’histoire. Le récit se poursuit avec le Development, où se construisent les personnages et les événements, atteint un point culminant lors du Climax et se conclut par un Ending marquant.
Un exemple marquant de cette approche est offert par Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez. Le récit s’ouvre sur une scène d’Action, avec le colonel Aureliano Buendía se remémorant le moment où son père découvrit la glace. L’histoire recule ensuite pour offrir le Background en présentant la famille Buendía et le village de Macondo, en détaillant leurs origines et le contexte qui les entoure. Le Development se déroule à travers les générations, dévoilant les amours, les luttes et les tragédies qui marquent leur destin. Le Climax survient lorsque les destins individuels et collectifs convergent dans un tourbillon d’événements conduisant à la destruction du village. Enfin, l’Ending offre une conclusion saisissante, révélant le destin inéluctable de la famille et l’extinction de Macondo, laissant une empreinte indélébile dans l’esprit du lecteur.
Quelle approche choisir ?
Tout dépend de ce que vous souhaitez exprimer avec votre histoire. Si vous recherchez la clarté et un déroulement traditionnel, la structure Début-Milieu-Fin demeure une alliée incontournable. En revanche, si vous souhaitez adopter un style plus palpitant et non linéaire, la structure ABDCE peut s’avérer être la solution idéale. N’hésitez pas à expérimenter avec ces deux modèles pour ouvrir de nouvelles perspectives créatives et découvrir votre propre voix en tant qu’écrivain.
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